Eté nuit !
Le soleil vient de s'écraser à l'horizon. Il a laché des éclats flamboyants, en rayons corolles.
C'est étonnant ce que la couleur peut produire comme plaisir sur l'iris de notre oeil. C'est un réel bien être. Il soulève notre mental. Il le stimule. Les dégradés d'un coucher ou d'un lever s'installent graduellement dans un ciel qui semble se rapprocher de nous. C'est fabuleux.
J'ai regardé un bon moment toutes ces couleurs vives, ou fluorescentes. Depuis le quatrième étage de chez ma fille la vue sur la couronne de montagnes que nous avons, est assez sympathique.
Voilà, il est l'heure de tenir ma promesse. Je vais sortir ce soir, avec Aurélien. Sa maman est invitée à un anniversaire, la soirée nous appartient. Il en trépigne de bonheur.
Main dans la main, nous commençons à arpenter les trottoirs. On traverse le Parc des Promenades. Les bancs sont presque tous occupés. On discute. On partage. Il commence à faire frais, l'endroit est agréable.
Une petite brise secoue le feuillage qui ne se fait pas prier. Deux chiens sautillent.
Me voilà face au Mac'Donald. Il me réclame des frites... à pareille heure. Après son repas pas question.
Nous prenons l'une des routes piétonnières pour flâner jusqu'au bout. Le temps pour Aurélien de sauter, grimper, se poser.
Il y a du monde sur les terrasses de cafés.
Nous dépassons la Taverner Alsacienne qui est pleine. Pas une seule place. Cela sent encore la cuisine.
Ca cause... Ca rit... Ca plaisante...
Direction le Théatre pour la pause. Les chaises d'un autre café juste devant le Théatre. Aurélien s'installe sur l'une d'elles. Il m'y invite. Je lui ai expliqué que je n'avais pas l'intention de consommer. C'est sur l'une des marches que je m'asseois et prend un peu de cet air frais qui circule entre les rues.
Mon petit indien d'Aurélien commence sa petite course de marches en marches. Des va et vient à n'en plus finir. Quelle énergie !
Le crépuscule assoupie peu à peu la ville. Enfin Aurélien s'est posé sur l'une des marches devant moi. Il s'allonge et commence à débaler son sac à questions. Je ne sais si j'ai bien répondu à toutes. Ensuite il a voulu jouer au jeu des voeux. Des souhaits. Des "souhaites", comme il dit. Car un peu plus tôt nous avons parlé des étoiles filantes.
Il en avait des voeux à formuler. Il m'a demandé quels étaient les miens. Pas l'habitude d'en avoir. Mais il n'en demordait pas. Il a fallu que je lui en sorte deux ou trois.
Et puis il est reparti dans ses courses. Quel souffle !
Les roannais du soir circulent... ils ont laissé leurs voitures pour investir les trottoirs. Le fond de l'air est calme. La ville est en somnolence. Et moi en vacances. Du moins j'essaie, avec ce petit indien à mes côtés. Juste pour cette soirée...
Vingt deux heures sonnent, il est l'heure du retour. Il est fatigué il me dit.
Je lui montre Venus dans la constellation du Cocher, pour ce soir. Les étoiles etincellent. Les unes après les autres s'allument. Un ciel complètement degagé. Les amoureux des étoiles vont se régaler...
Retour donc, avec un Aurélien qui me reproche de ne pas avoir pris la poussette. Monsieur est fatigué. Il aurait voulu que je lui mette les quatre roues sous lui. Le petit "ronchon" s'asseoit tout les vingt mètres.
De rues en rues, nous voilà de nouveau à traverser le parc. Il fait nuit à présent, mais il y a bien du monde ici. Les gazouillis des oiseaux sont remplacés par des discussions interminables.
Il est l'heure d'aller au lit pour mon drole d'oiseau.
Ouf ! je suis arrivée