Ouverture de la chasse

Publié le par sonja


C'est l'heure. De manger, bien sûr.
On s'envole en beauté, et l'on attrape au plus vite un lapin. Ou une perdrix, qu'on aura pourchassée entre arbres et buissons, à la manière d'un autour des palombes. L'aigle de Bonelli a bon goût. Y compris pour ses lieux de résidence, qui ne sont pas nombreux : le sud de l'Ardèche, les hautes vallées d'Ossau et d'Aspe (pays des ours), les montagnes méditerranéennes.
A lui, les gorges, les Corbières, les Algères, les Alpilles, le Luberon, le Minervois, Sainte-Victoire !
Si vous connaissez le cri d'une macreuse noire en vol (sait-on jamais ?), apprenez que celui de notre aigle s'en rapproche.
Bonelli (sur la photo, ce n'est pas lui) est un animal splendide aux yeux jaunes, mais il ne va pas très fort. On en compterait 27 couples pour toute la France. Une misère . Personne ne sait trop pourquoi il est à ce point menacé. Appelons cela une coalition : les pesticides, les lignes électriques, le tourisme de masse, etc. Mais osons le dire, l'aigle a de la chance dans son malheur. Car il est beau, majestueux, et sa silhouette ne manque pas d'attirer l'attention.
D'autres animaux, plus discrets, courent des risques encore plus graves. Faut-il parler de la dolomède des marécages, cette araignée victime de la disparition des mares et des zones humides ? De l'oursin ? Du scarabée bleu de terre ? De la tortue d'Hermann ? Du phragmite aquatique, délicieux petit oiseau ? Tous sont désormais placés, chez nous, sur la liste rouge des espèces menacées.

L'écrevisse à pieds blancs a plus d'un tour dans son sac.
Mais Terre Sauvage doit reconnaître un attrait particulier pour l'écrevisse à pattes blanches. Ou à pieds blancs, car il y a deux écoles. Qui est-elle ? Un joli petit monstre aquatique, d'environ une dizaine de centimètres à l'âge adulte, protégée par un caparaçon d'épines et d'arêtes. Le jour, elle se cache sous les berges. La nuit, elle attaque des insectes, des mollusques, des petits poissons. Mais comme elle a plus d'un tour dans son sac, elle est capable, en cas d'absolue nécessité, de sortir de l'eau. Pour rejoindre un autre trou ou un bras d'eau plus prometteur, elle se hisse sur le bord du ruisseau non sans avoir rempli sa cavité branchiale d'un peu d'eau pour la route. Malin, n'est-ce pas ?
Le malheur, c'est que cette écrevisse régresse partout en France. La faute à des concurrents importés et relachés, comme l'écrevisse de Louisiane. La faute aux pollutions de l'eau. La faute au "recalibrage" de tant de cours d'eau. La faute à notre incroyable indifférence. Peut mieux faire.
La preuve par le gypaéte barbu, ce grand rapace exterminé chez nous à la fin du XIXe siècle, et qu'un plan de réintroduction a sauvé in extremis.
La preuve par le vautour fauve, presque éteint en France, auquel un vaste programme de conservation a donné une nouvelle vie. Ils seraient, aujourd'hui, autour d'un millier. Le miracle reste possible.

Possible, mais pas certain. Que faut-il penser de la situation de l'ours ? Nous avons laissé disparaître l'animal de ses derniers refuges pyrénéens, malgré des crédits publics importants mais gaspillés. Et le seul espoir de continuer à vivre avec lui repose sur des ours capturés en Slovénie et relâchés en Ariège et en Haute Garonne. Terre Sauvage n'a rien contre les "immigrés" (on en est convaincu), mais le sort fait à Canelle et à Melba, tuées par des chasseurs, fait réfléchir.

Que de batailles !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Pendant mon séjour, j'ai photographié des faucons qu'un dresseur avait décidé de nous montré. Nous n'étions que 4 à les observer; c'est vraiment gentil de sa part. Dans ses exercices, plusieurs ont frôlé mes cheveux car, et c'était voulu, il voulait que je capte leur vol.Une femelle crécerelle de toute beauté notamment.Biiiiiiiiiizzzzzzz ma Sonia
Répondre
M
Répondre
N
Sonia,situ veux des ours,on peut t'en envoyer car ici,je pense qu'ils prolifèrent beaucoup.terre sauvage,est-ce que c,est une revue ou un programme télé.A+
Répondre
O
Il est tres interessant ton article Sonja, parce que cela met en evidence ce qui se passe chez nous avec les hommes qui supporte de moins en moins de vivre avec les animaux sauvagesTu comprend pourquoi je n'hesite pas a venir voir mon jules, parce que ici, il y a encore des animaux sauvagesbisous
Répondre
L
Dis donc, j'apprends des choses sur tes notes Sonia...très bien documentée tu es, bravo...et cet aigle est vraiment très beau...bisou et bonne soirée...
Répondre