Nouvelle Caledonie

Publié le par sonja

Tontouta, aéroport internationnal de la Nouvelle Calédonie. A quelques kilomètres de Nouméa.
Débarquer à la Tontouta un mois de février, c'est recevoir de plein fouet la chaleur étouffante de l'île.
C'est ce qui frappe le  plus à la descente de l'avion. La  moiteur chaude. Prenante. Oppressante. Suffocante. Essayer de s'adapter dès les premières minutes. C'est cela l'urgence.
Une urgence qui disparait très vite, car dès les premiers jours, on se laisse porter par les differences. Des différences qui se sont imposées en traits d'unions. Un mariage en composition, avec  mon nouveau cadre de vie. J'ai très passionnement aimé le "caillou", comme on l'appelle sur l'île. Coups de coeur. Coups de foudre.
Par ici, le soleil n'est plus le même. Il met de la force et du scintillant sur tout ce qu'il touche. C'est du vif. Du chatoyant. Les mouvements de la nature ont une empreinte merveilleuse. Elle égaie l'oeil et l'esprit.

Je fais connaissane avec mon premier appartement. Juste un studio. Pratique pour le ménage. Trois studios qui se suivent en rez-de-chaussée. Un petit batiment sans étage. Planté au milieu d'une riche végétation qui attire une faune nombreuse.
De celle qu'on aime... et de celle qu'on aime bien moins. Les premiers visiteurs à fouiner chez moi ce furent les cafards. Pas n'importe quel cafard. Vous savez... celui qui a des ailes,qui vole, qui s'accroche aux cheveux, ou se pose sur l'épaule si vous traversez son champ de decolage. Les gros cafards d'un pouce. Ces petites bêtes ne m'ont pas laché durant mes presque sept années sur l'île. Même les moustiquaires ne les arrêtaient pas. Un coin de porte ouverte, et vite, on s'engouffre. La chasse aux cafards, c'était du tous les jours. On fini par s'y habituer.
L'autre envahisseur, le moustique ! La bête piqueuse qui ne craignait même pas les répulsifs. Elle ne m'apréciait pas tellement. J'étais donc plus à l'aise que mes voisins.
Le petit scorpion orange. Mais pas dangereux.
Les araignées qui aiment pénétrer dans la fraicheur des appartements...
Je ne voulais pas vous faire peur... seulement vous présenter ce que l'on remarque en premier sur l'île. On fait cause commune avec tous les insectes. C'est une questions de partage des territoires. Nous sommes bien des géants pour eux...

Presque collée à mes fenêtres, une végétation montante qui s'infiltrait partout. Une frondaison verdoyante qui accueillait les bengalis aux couleurs délicates. Petits poids plumes qui offraient leurs trilles, matin et soir.
Un bananier. Un arbre à léchis, composaient le tableau. Les bananiers poussent comme l'herbe folle. On ne les plante pas. Il est là. Sauf dans les plantations, pour le commerce.
Le manguier avait lui aussi sa place. Delicieux fruit dont j'ai fait une consommation quotidienne. Du miel en bouche lorsqu'il est bien mûr. De belles tranches de fruit orange et juteux. De quoi faire saliver, rien qu'en l'épluchant.

Place Cocotiers à Nouméa, c'est un espace ouvert où la pelouse courre de points en points. Autour des grands arbres. A l'ombre des flamboyants, vous voilà pour un temps de pause. Sous la large foison des feuilles, plus rien à craindre du soleil. Sur un banc ou sur la pelouse généreuse, on s'installe pour laisser nos yeux courir. Le rouge sang des fleurs ouvertes au dessus de nos têtes donne un cachet particulier à ce parasol improvisé, qui donne de la fraicheur. Tous les flamboyants offrent leurs fleurs étallées. Elles semblent peser sur les branches, de feuilles en feuilles, tant elles se tiennent serrées.
La place semble en fête. Dans leurs robes larges locales, de toutes les couleurs, les femmes se sont réunies pour un paupotage en règle. Des enfants courent sur la pelouse. Se poursuivent. D'autres se tiennent prêt de leurs mères. Des rires fusent. Si vous avez un secret, ce n'est pas ici qu'il faut le confier. "Radio cocotier" pourrait le transporter jusqu'à Tahiti.
C'est aussi le centre du passage et des arrêts de tous les bus qui se promènent à Nouméa et ses environs. Les hommes discutent en groupes eux aussi, prêt de leurs véhicules, en attente des clients. On ne s'inquiète pas de l'heure. Le bus démarre dès qu'il est rempli. Pour les mini-bus, pas de problème. Mais s'installer dans l'un des grands c'est l'attente indeterminée. Peu importe ! La musique vous tiendra compagnie. Musiques de tous horizons. Ces petits patrons venant de partout, l'oreille aussi, goutait à tout. Diversité humaine qui interpelle. La générosité dans la différence. Un mélange qui sent bon. Et que j'ai aimé. Je ne me suis pas gênée pour goûter à tout.  Juste une petite mauvaise note aux français, aux caldoches et australiens. Assez collets montés. Un rien de : "j'ai tout vu et je sais tout"... Ce n'est sans doute pas la majorité, mais c'est tellement flagrant, qu'on ne peut qu'être frappé par cette tendance.
Ont-ils changé depuis les années 70 ?

Le marché de Nouméa vaut le détour. De l'exotisme à tous les étals. Fruits et légumes lachent leurs couleurs. Les épices laissent flotter des parfums qui nous font penser "recettes". Les poissons de l'Océan sont une invitation à composer des mets délicats. La salade téhitienne, à base de poisson, est un vrai délice pour le palais. On la retrouve chez tous les traiteurs et les restaurants. J'en ai fait une consommation presque quotidienne.
Je n'ai  jamais acheté de poisson, pourtant, j'en ai grillé des kilos. Je me suis régalée de rougets, sans aucune modération. Notre voisin ne revenait jamais bredouille de ses virées nocturnes. De vrais pêches miraculeuses. Des seaux remplis, qu'il partageait. Deux ou trois heures du côté de la barrière de corail, et il y avait de quoi faire des festins. Mulets, loches, dorades... de la diversité gourmande dans les assiettes.
Le marché est aussi le lieu de tous les rendez-vous. On s'apostrophe. On se donne de grandes tapes sur le dos. On rit, on plaisante. Les vendeurs à la criée devoilent même vos temperaments. Haut et fort. Le sourire matinal se propage. C'est une obligation. Personne n'y résiste.
La gaité est partout. Et tant pis pour les soucis. On y reviendra bien assez tôt.

Le tour de la ville est vite parcouru. Au centre, des magasins de luxe. A l'époque, ce qui pouvait sembler être une grande surface s'appelait "Balande". Aujourd'hui je crois que c'est l'enseigne "Casino" qui a pris la suite. La fraicheur des lieux me permettait de m'y attarder.
Parfois, je prenais un mini bus pour le plaisir de la voluptueuse musique tahitienne, et une balade autour de Nouméa. Suivre le front de mer sans se fatiguer, à une vitesse croisière, était sympathique. C'était les premiers contacts pour apprendre à me situer.
J'ai fait le constat de tous les quartiers. De toutes les rues. Le vrai parcours de la "carte aux trésors".
Des gens aussi chaleureux que le soleil...
La salutation avec les habitants du cru était une obligation. Se rencontrer dans la rue et ne pas répondre à leur salutation valait interpellation. C'était sympathique ou parfois cocasse.
Les hommes se faisaient parfois draguer, alors qu'ils marchaient gentiments au côté de leur femme. Pas toujours dans la bonne langue. Bonne humeur assurée pour l'observateur.

Et c'est l'arrêt de l'autobus. Tout le monde descend.
La suite viendra... un peu de patience.

Publié dans Voyages

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M
bonjour Sonjaun petit coucou en passant je te souhaite un très bon mercredijaguar placide
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H
je dirai merci pour cette gentille dame libre qui nous a fait connaitre l'ile des mille et une histoires, chez nous on appele la nouvelle caledonie , une femme en voile , une ile tres verte , tres belle a voir mais qui cache beaucoup de secrets , mais bon je dirai que cette description nous donne une boule d'air a soufler
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K
Je suis contente de découvrir par ce très beau texte l'île de Nouméa. Le "caillou" quel magnifique surnom qui correspond à la fois à la roche banale  de la terre et à la  pierre précieuse qu'est le diamant. On imagine très bien les eaux de ses rivières et de ses plages limpides et transparentes.
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