Le maraudeur

Publié le par sonja


Pour les blaireaux associés, le moment est venu de partir en maraude. Le masque noir est en place, du nez jusqu'aux oreilles. Tremblez, escargots et vers de terre ! Surtout vers de terre, d'ailleurs. Une étude conduite dans la forêt de Chambord nous apprend le régime alimentaire de notre mustélidé : 41 % de vers de terre, 1 % seulement de mollusques divers. A quoi il faut ajouter des glands, des fruits, des céréales. Un excellent régime, à n'en pas douter.
Le blaireau ressemble à un petit ours. C'est une beauté, c'est une présence, une part babuleuse de sauvage au coeur des bois et jusqu'au bord des champs. Mais on le chasse pourtant. Sur simple décision d'un préféet, l'animal est même chassable tout au long de l'année.. L'une des méthodes principales est appelée "déterrage". On utilise des chiens, qui pénétrent jusqu'au fond des terriers, des pelles, des pinces. Gloire !
Pourquoi s'attaque-t-on au blaireau ? Parce qu'il boulotte blé ou maïs. C'est plutôt rare, limité dans tous les cas, mais il est tellement agréable de chasser...
Et pendant ce temps, on ne s'en prend pas aux pesticides, si bons pour la santé humaine.

La chasse. Faut-il tirer sur cette ambulance ? Pendant la saison 1983-1984, il y avait en France 1 850 000 chasseurs. Il n'y en a plus que 1 350 000 aujourd'hui. La chasse est en berne. Mais pour les animaux tués, cela ne fait pas une grande différence. Pas davantage pour les promeneurs, empêchés de marcher sur les sentiers qu'ils aiment. Et ne parlons pas des dizaines de millions de cartouches et de balles abandonnées en plein nature, qui sont autant de sources de pollution.

Le droit de la chasse est devenu archaïque !
Il y a, c'est vrai, l'Ancer, ou Association nationale pour une chasse écologiquement responsable. Créée en 1989, l'Ancer considère qu'il existe de  bonnes et de mauvaises pratiques de la chasse. Et que la loi qui régit cette activité doit changer de manière à prendre en compte l'évolution de la société. Car elle accorde des droits exorbitants à une petite fraction sur une immense partie du territoire de la nation. Ce qui pouvait se comprendre dans une France rurale et paysanne est-il acceptable dans un pays où 80 % de la population est urbaine ?

Reste la question de la régulation. Vaste débat, auquel on ne peut échapper. Pour ne prendre qu'un exemple, le sanglier est en passe d'échapper en France à tout contrôle. Le 5 décembre dernier, à La Moncelle, près de Sedan (Ardennes), un groupe de chasseurs a tué 26 sangliers en une seule journée. Un tableau effarant aussitôt dénoncé dans un journal local par un vieux chasseur dégoûté : "Honte pour nous, les chasseurs, les seuls responsables de cette situation. C'est nous qui, en moins de trente ans, avons transformé le sanglier, l'animal mythique, en bête semi-domestique, en "cochonglier", selon le néologisme couramment employé."
Responsables les chasseurs ? Ce n'est pas tout à fait impossible. Depuis une trentaine d'années, pour augmenter leur tableau de chasse, ils ont massivement "produit" des sangliers dans des élevages et nourri les populations "sauvages" par un procédé connu sous le nom d'aigrainage. De telles pratiques ont fatalement des conséquences. Entre 1974 et 2001, on est passé en France d'environ 50 000 sangliers tués par les chasseurs à... 400 000. Huit fois plus. Sans pour autant stopper la prolifération : ils seraient 800 000.

Ne serions-nous pas un peu des "apprentis sorciers ?"
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A
Il faudra en discuter avec nos chasseurs. Je crois qu'il doit y avoir des excès mais je pense que ton article ne reflète pas vraiment toute la réalité.Bisous Sonia, passe un bon week-end !
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N
je ne connais pas assezpour dire mon opinion.mais je peux dire que tu fais de très beaux articles.je suis gâtée ce pm.Bye sonia et A+
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C
interressant tout ca merci soja pour ces explications bises
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