Lune de Miel !

Publié le par sonja


A l'heure où la journée vient de s'installer, "Lune de miel", auprès de sa mère déjeunant d'herbe grasse, renifle le sol, puis se désaltère.
Le soleil commence à grimper dans le firmament. Il illumine les prairies et offre ses rayons aux feuillages de la pature proche.
La douceur du ruisseau ombragé raffraichit nos deux sabottés.
Collé à sa mère la petite jument se laisse caliner.
La nature a fêté son arrivée, il y a très peu de temps.

Lune de miel se souvient que l'odeur humaine se mélangeait à celle de sa mère. Ils étaient là à aider la Rouquine. De leurs mains expertes, ils l'extirpèrent avec douceur, des entrailles de sa mère. C'est ainsi que Lune de Miel entra dans la vie. 
Aussitôt, elle se leva. Fragile et encore gauche sur ses pattes longilignes, elle dû trouver son équilibre.
Avec quelle douceur sa mère fit sa première toilette...
Tout lui paru démesuré. Mais très vite elle voulu découvrir son horizon. La paille sur laquelle elle piétinait commençait à lui sembler bien étroite dans cette étable.
Elle sentait cet air délicat venant du dehors. Le bout de ciel qu'elle voyait lui parut si beau. Elle apercevait aussi l'espace si grand, au delà de la cour.
Oh ! comme Lune de miel était impatiente de s'éloigner un peu !
Elle fit quelques écarts,  la projetant parfois au sol.
Difficile que ces pas que l'on arrache à ses petites forces.

Enfin, le jour vint où on ouvrit la porte devant elle. Elle ecarquilla si grand ses yeux, qu'un insecte malicieux se logea dans l'un d'eux. Elle secoua sa noble tête. Fit une embardée gracieuse, sur le sol de la ferme. Une poule s'enfuit en criant toute sa peur.

"Doucement belle Lune de Miel. Rien ne presse. Ton paturage est spacieux, et tellement vert. Tu pourra courir tout ton soul !"
D'un bond elle se retourna, et vit à quelques pieds de sabots d'elle, ce qui lui semblait être son jumeau.
"Qui es-tu, et comment sais-tu tout cela ?"
"On m'appelle Flamme. Et je ne suis né que quatre jours avant toi"
"Sommes nous frères ?"
"Bien sur que non. Ma mère et mon père habitent de l'autre côté de la ferme. J'attends ta sortie depuis quelques jours. Voilà pourquoi je me trouve ici devant"
"Tu m'attendais ?"
"Oui ! Aux alentours on ne cesse de parler de toi. J'étais curieux de savoir si tu étais aussi magique que ce qu'on dit"
"Oh !"
"Allez, avance ! Nous allons rejoindre ensemble, si tu le veux bien, l'espace qui nous est réservé"

D'un pas tranquile, ils écrasèrent très vite l'herbe d'un vert profond. Leur mères les attendaient au bout de l'enclot. Aussitôt, ils prirent d'assaut les mamans, pas très consentante pour une autre tétée. Ces goinfres n'en finissaient plus de boire le délicieux breuvage. Donnant même de petites poussées avec leur front.
Laissant là les juments, nos deux amis se mirent à courir dans tous les sens. Ils se poursuivaient. Saccrochaient. Semblant quelquefois tomber. Un seul petit caillou, et il semblaient vouloir se retenir dans l'espace.
Queue au vent, leurs galops retentissaient dans la beauté du paysage.
Fières de leur progéniture, les mères les cueillaient avec tendresse. Leurs regards le disaient sans réserve.
Voilà que nos deux polissons s'arrête pour observer le papillon allant de fleur en fleur. Les narines prêt des jaunes et des blancs, ils semblent à présent très en curiosité pour une butineuse abeille. Attention aux piqures !
Un bourdon voyage à leurs oreilles. Ils secouent vigoureusement leur tête, pour faire disparaitre ce bruit si désagréable. Un oiseau voltige de branche en branche. Ils le suivent en penchant un tout petit peu leur tête gracieuse.
Que de choses à découvrir. Mais d'où vient toute cette magie ?
Allez on se raconte des secrets. On se laisse porter par le temps. On s'ébat pour donner de la puissance aux sabots. On écoute la brise dans les feuilles. On hûme la terre et le ciel.
Tout leur parait si grandiose. Par où continuer le jeu de la découverte ?

Décidement, il y a vraiment trop de choses à voir et à faire...

"Tu as raison Flamme, il ne faut pas essayer de tout vouloir faire en un seul jour. C'est trop fatiguant !"
"Alors, pose ta jolie robe sur l'herbe haute, et reposons nous"

Sur ces pensées reposante, Lune de Miel et Flamme sur leurs pattes pliées se posent.
Ils s'en vont très vite dans un doux sommeil, entrecoupé par les danseurs de la nature.

Rassurées à leur tour, les mamans peuvent enfin compter avec un repos qu'elles ont bien mérité.
Baissant leur tête, elles arrachent à l'ombre, la fraicheur de la nourriture.

C'est à tout cela que Lune de Miel songe, collée tout contre le flanc de sa mère.
Elle attend son ami Flamme, pour d'autres aventures...




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O
cette histoire est tres belle Soniacette petite lune de miel que flamme attendait.En lisant ton histoire j'avais l'mpression d'etre dans la prairie verte et de les voir evoluergrosses bises Sonia
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N
Vraiment belle cette photo ! Amitiés
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C
Ben! comment se fait-il que ça ne marchait pas tout à l'heure pour laiiser un com??(voir mon mail)
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Q
Très belle histoire...Passe une bonne soirée !
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L
Un texte superbe.Une belle page de nature. J'adore.Bonne soirée Sonia
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