Des voiliers tout en couleurs

Publié le par sonja


Ah, les papillons !
Ils animent le jardin tout l'été et en automne. Si la plupart sont les amis du jardinier, ne comptez pas sur eux pour la pollinisation ! Quand ils butinent, un peu de pollen se dépose sur leur trompe et leur tête mais les résultats, en terme de reproduction florale, sont aléatoires et trop faibles. Certains, ayant passé l'hiver à l'état adulte, se réveillent dès les premiers signes printaniers. La terre se réchauffant et les jours allongeant, arbuste et pelouse se parent de fleurs précoces, prises d'assaut par les bourdons, les siphes et les premiers papillons comme le beau citron -dont la chenille vit sur la bourdaine-, l'aurore de la cardamine, le vulcain et paon-de-jour.
Pendant ce temps, leurs chenilles consomment les feuilles, les tiges et parfois les boutons floraux des plantes. Des végétaux sauvages surtout. Chaque espèce est spécialisée dans une plante ou une famille de plantes. L'amaryllis, par exemple, le pocris, le tircis ou le demi-deuil consomment les graminées sauvages. L'argus bleu se nourrit de trèfles et d'espèces voisines. Vulcain, petite tortue, paon-de-jour, robert le diable s'attaquent aux feuilles d'ortie. Si beaucoup préfèrent les plantes basses des prairies et des lisières, d'autres visent les arbres et arbustes. En se partageant l'espace, ils se répartissent les ressources alimentaires pour limiter la concurrence entre espèces. Un principe répandu dans le monde vivant !

Les papillons de jour.
Parmi les 240 espèces, très peu commettent des dégâts sur les plantes cultivées. Les piérides sont les plus inquiétantes car elles peuvent nuire aux choux, aux navets et aux capucines. Le grand machaon était autrefois considéré comme un ravageur des carottes dont les feuilles étaient grignotées par ses chenilles, superbes, à l'image du papillon, l'un des plus beaux et des plus grands. Il est devenu assez rare et son arrivée dans les jardins réjouit. Ses méfaits, insignifiiants, seront évités en protégeant les carottes par un anti-insectes. La chenille se replie alors sur la carotte sauvage de la prairie et le fenouil, notamment le fenouil bronze.

Les papillons nocturnes, les plus nombreux.
Plusieurs familles ont une sérieuse réputation de ravageuses. Les noctuelles, par exemple, redoutables destructrices de feuilles, de tiges ou de racines. Les chenilles arpenteuses, ou phalènes d'hiver, les hyponomeutes qui arrivent à défolier un arbre, l'épiale qui détruit la racine des laitues, la teigne du poireau, le ver de la pomme, la chenille processionnaire du pin et celle du chêne, très urticantes, n'ont rien à lui envier !
Certaines espèces dites nocturnes ont toutefois un comportement diurne et s'observent dans les jardins. Ce sont  souvent de belles espèces comme la goutte de sang (sa chenille, qui semble porter un pyjama rayé noir et orange, ne vit que sur le séneçon annuel et le séneçon jacobée) ou la zygène de la filipendule, aux ailes noires, ponctuées de rouge écarlate. L'écaille chinées et l'écaille martre fréquentent les fleurs estivales, en particulier l'eupatoire. Le macro-sphinx butine les phlox, les belles de nuit ou le chèvrefeuille en plein vol, en faisant du surplace, tel un oiseau mouche, grâce à un battement d'ailes très rapide. Une prouesse admirable. D'autres sphinx s'enhardissent dans les jardins en fin de journée et leurs chenilles sont des joyaux de la nature, en particulier celles du sphinx de la vigne, du liseron, du troène ou du sphinx tête de mort.

Comment attirer les papillons.
Le premier réflexe consiste à planter des fleurs attractives, riches en nectar, assez profondes. Bien sûr, la plupart des fleurs melifères, nourrissant les butineurs et de nombreux auxiliaires, profitent aussi aux papillons. Mais la présence de fleurs ne suffit pas. Il faut penser aussi à la nourriture des chenilles. Sans orties, pas de joli paon-de-jour ! Diversifier la végétation et les structures végétales multiplie les chances d'obtenir une grande diversité de papillons et, avec eux, de nombreux auxiliaires. En ce sens, ils sont révélateurs de la qualité biologique du jardin.

L'habitat idéal des papillons et des insectes.
C'est une pelouse fleurie, un coin de prairie fauchée une fois l'an, en fin d'été, un carré d'orties, une haie de style champêtre plantée d'essences variées et d'arbustes indigènes, des massifs de fleurs vivaces, annuelles et bisannuelles, un potager biologique, un petit point d'eau avec des fleurs sauvages en bordure. L'eau est un facteur clé : elle peut manquer lors de la canicule qui prive les animaux de leur principale source, la rosée du matin.
Il faudra veiller à ne pas trop entretenir les endroits riches en papillons, surtout lorsque les chenilles sont sur les plantes. Laisser une partie des orties et de la prairie non fauchée pendant un an au moins permet aux papillons, qui y restent accrochés tout l'hiver, de boucler leur cycle de vie.

De quoi avoir un autre regard sur les papillons, ces magnifiques voiliers.
Cet insecte ravissant papillonnant de fleurs en plantes est gracieux. C'est d'une telle douceur pour le regard.
Les suivre sur un fond de prairie est un véritable enchantement.

Un autre reportage de "Terre Sauvage", et que je vous livre, tel quel !

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B
sonjaj'ai fait aujourd'hui un article sur les papillons qui devrait t'interesserbisousbéa kimcat
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J
Quel beau cliché!
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A
Ce qui m'inquiète, c'est la suppression bientôt des jachères qui étaient le réservoir de toutes sortes de plantes et par là de toutes sortes d'insectes et papillons.Article fort instructif !Bisous du jour ma chère Sonia
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L
Délicates ailes, ton papillon est porteur de bonheur et de beau temps...Sonja, je tiens à te remercier de tes nombreuses visites chez moi, chaque fois tes mots gentils m'ont fait plaisir...je t'adore, et je t'embrasse bien fort...bonne journée...
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C
bonjour sonia, merci pour tous ces renseignements je les adore mais les connais peu en fait alors j espère qu ily aura beaucoup d articles de ce genre bisou
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