Vivre libre !

Publié le par sonja

403800.jpg

17391.jpg






















La mer Egée ! Un joli nom qui nous parle de soleil. 
Les Cyclades et ses iles aux noms qui chantent. Le plaisir de les prononcer... Mikonos, Milos, Santorin, Tinos, Amorgos, Folégandros, Sifnos, Paros, Naxos.
Dans ces îles on fait des rencontres un peu étonnantes. Un félin ! 
Ces occupants de la Grêce, qui se repaissent de soleil et de liberté. Repliés sur eux même et ronronnant, ivres de chaleur. Hors du temps, dans un espace magique. Leur milieu naturel, dans une totale liberté. Ils en deviennent fascinant. 
Voilà un reportage que les amoureux des chats risquent d'aprécier...

On peut dire à juste titre, que les Cyclades appartiennent aux chats et depuis longtemps.
Le photographe Hans Sylvester les regarde vivre depuis tant d'années. Il fixe leur faits et gestes sur la péllicule.
Il éprouve une grande attirance pour l'animal. Si bien qu'il se contente de les observer, de leur parler. Il ne les touche jamais. De peur qu'ils ne perdent leur spontaneité.
Le reporter qui a voulu aller à la rencontre du petit félin nous livre ses impressions...

C'est dans les dédales des petites villes accrochées à flanc de falaise, qu'il a pu constater que les chats sont bien là. Toujours maîtres des lieux, bohèmes, omniprésents, ils se sont appropriés le territoire des hommes. Là où seuls les mulets étaient sensés poser leurs pieds agiles. Dans les ruelles, leurs escaliers, leurs terrasses et leurs coupoles, savant enchevêtrement, les chats sont chez eux. On dirait presque que ces villes ont été conçu pour leurs moeurs, leur amour de la liberté et leur repos. Leurs cités, peintes de bleu, d'ocre et de blanc, profile la silhouette ronronnante de leurs hôtes.

Amorgos, l'île des champs de blé, des oliviers tapis au creux des vallées à l'abri du vent. Aussi loin que porte le regard, les chats occupent la place.
Ils arpentent paisiblement les ruelles vers le haut du village, bondissent d'un toit à l'autre, font le guet devant une porte close.
On peut imaginer le regard du passant, sur une chatte écaille de tortue. Couchée de tout son long dans une flaque d'ombre, elle donne la tété à quatre bouches voraces.
 A  l'abri des regards, deux matous rouquins baillent à qui mieux mieux.
A Amorgos, le mot d'ordre est la sieste. La trêve de l'après midi où communient hommes et chats. Ventres en   l'air, échines en arc de cercle, pattes recourbées sur le museau. D'autres plus loin, sont étendus sur le sol en quête de fraîcheur. La queue en point d'interrogation, la moustache au repos. 
Sans doute votre propre chat vous offre lui aussi de telles images...
Cyclades, l'échiquier des chats. Celui des hommes aussi. Mais chacun pour soi. Les chats ne sont pas dans les maisons. Ils dorment dans les granges, les cabanes en ruines abandonnées. Un consensus tacite.
Leur uniqque raison d'être ce sont les souris.
Pour les Grecs, la présence des chats est inscrite dans l'ordre des choses. Comme le vent, la mer. Ils font partie du paysage.
Sur la jetée de Katapola, les rencontres entre les espèces se jouent autour du poisson. Dans les odeurs d'algues et de marée, sur la pierre encore fraîche de la nuit. Dans les ports, quand les ombres se retirent, avant même le retour des bateaux de pêche, les chats sont là qui se groupent, assis au bord des quais.
Les poissons abimés dans les mailles des filets seront pour eux. C'est la tradition. Ils le savent et attendent.
Pêcheurs et marins n'ont pas oublié leur dette vis à vis des chats, embarqués pendant des siècles sur les navires pour protéger les cargaisons. D'où d'étonnants metissages de poils et de couleurs dont témoignent les chats des Cyclades, venus jadis d'Egypte, de Perse et d'Afrique du Nord, de Syrie, et même de Turquie.
L'envers du Paradis à présent.
Quelques îles des Cyclades avaient échappé dans une certaine mesure, au grand flux des visiteurs d'été de Mikonos. Certains nouveaux habitants des îles, souvent d'origine allemande ou anglaise, nourrissent quelques protégés. Des vétérinaires se sont installés. Des campagnes de stérilisation et de vaccination commencent. 
Les Grecs avaient choisis de laisser faire la nature. Les amoureux de la Grêce ont modifié la donne. Leur règne sauvage entre ici dans une nouvelle phase.

Mais ce que l'on peut voir encore aujourd'hui, lorsque la mer ne recouvre pas les rochers, ce sont les chats cherchant de petits crustacés. Sautant de roche en roche. La mer basse leur offre un nouveau champ d'investigation.
Certains matous ont des moustaches d'exception. Suradaptées à la détection du poisson, ces vibrisses sont des radars performants.
Les chats chassent les souris, et les pêcheurs leur offre du poisson. Les sardines font le bonheur des félins. Le chat des Cyclades sont les maîtres du farniente. Capables de trouver le repos à toutes heures du jour ou de la nuit, dans des lieux les plus invraisemblables. Tout leur convient pourvu que leur position soit stratégique. L'important est de surveiller d'un oeil ce qui les entoure. Le moindre changement de son territoire, comme de son environnement sonore, l'alerte. Il se redresse, prêt à fuir.
Plus paresseux que d'autres, les chats du soleil ? Ce n'est qu'une impression. Tout chat dort en moyenne seize heures par jour, par périodes fractionnées. Comme chez l'être humain, les phases de sommeil profond et de sommeil paradoxal alternent. Privé de son activité onirique, il meurt.
Accordons donc à nos petits félins, le droit aux rêves. Ne les dérangeons pas !
Sur l'île, lorsque la vie devient dure, à la mauvaise saison, pour eux, la sieste devient un échappatoire.
Les chats noir et blanc, ou roux sont plus nombreux que les chats blancs qui restent une exception. Ces derniers supportent mal le soleil. Plus que les autres chats, ils préfèrent l'ombre à la lumière.
Chats du soleil ou chat d'appartement, ces félins ont la liberté rivée dans leur mémoire.
Quel que soit le lieu de son habitation, le chat a besoin d'espace. D'un territoire bien à lui.
Amical et doux, mais indépendant. Maître des ses envies. Lui seul décide s'il veut une caresse, ou s'il la refuse.
La grâce du félin, sa délicate souplesse, la fierté de son port de tête, il semble en jouer.
A nous de composer avec son tempérament.

1100965-copie-1.jpg

Après la Grêce...  une petite escapade du côté de la Turquie.
Rives du lac de Van. Allons à la découverte à présent, de ces chats amateurs de baignades.
Une nature au diapason par ici. Moins de 35°c en hiver, plus 40°c en été. Une amplitude éprouvante qui sévit sur un paysage chaotique de vastes étendues caillouteuses. Autant dire que les chats, à l'instar des hommes qui vivent dans ces condtions extrêmes, sont bâtis en force pour résister. Pour les hommes comme pour les chats, la vie est dure. Les plus faibles disparaissent.
Ces chats sont rarement malades. Ils ne peuvent pas se le permettre. Une morphologie puissante, de vrais montagnards. Ils gambadent aussi bien dans la neige qu'en plein soleil. Avides de la compagnie des hommes, mais, au printemps et en plein été, on les croise à 2000 mètres d'altitude, chassant par couples. En un clin d'oeil ils s'adaptent à la  liberté à l'indépendance. Dès que la température baisse, ils regagnent leurs maisons, à Van. A Van, les chats nagent. L'eau est leur élément. Etonnant n'est-ce pas ?
Le lac leur appartient. Aux embouchures des rivières, où l'eau est moins salée, frétillante de poissons argentés. Ils n'hésitent pas à piquer une tête, saisir un poisson, puis ils regagnet la rive. Pêcheurs sans aucun doute, ce qui ne les empêche pas de faire main basse sur quelque lièvre ou rongeur distrait.
Ils pêchent par nécessité, mais ils aiment l'eau pour de bon. 
Chez nous, ils perdent leur instinct aquatique. Ce qui ne les empêche pas d'aimer patauger. Certains même peuvent se précipiter sous une pluie battante avec plaisir.
Voir nager un chat est un privilège.
Bâti en athlète, le chat turc de Van ne semble pas souffrir du contact des gros galets qu'il arpente pour aller se jeter à l'eau. Pas plus qu'il ne se soucie de l'eau qui dégouline de son pelage. Un poil si lisse qu'elle glisse dessus, invisible.   Le dessous de ses pattes sont pourvu de touffes de poils qui font offices de palmes.
Il s'ébouriffe au soleil. Propre, sec et heureux de vivre. Amical envers les hommes, mais attention, un vrai lion ! Gare si deux mâles se retrouvent face à face ! Prêts à s'affronter pour un territoire ou une femelle !
Chez le turc de Van, ont sent une sauvagerie latente. Les turcs de Van ont su conquérir leur monde. Ils se pavanent chez les artisans, marchands de souvenirs ou de tapis fiers de montrer aux voyageurs, ce chat, symbole de leur région.
Nonchalamment allongés sur un kilim ou postés au coin d'une échoppe, les chats vous accueillent : puissants, bien charpentés,  conscients de leur prestance, d'une intelligence stupéfiante, leur poil soyeux est mi long en hiver et court en été.
Les turcs de Van ne courent plus les rues, à l'inverse de l'angora turc partout présent à travers cet immense pays.
Petit à petit, les chats ont été enlevés par des voyageurs tombés amoureux de leur beauté. Il y a une trentaine d'années, avant que la loi ne l'interdise, c'était fréquent. Tous blancs comme neige. Souvent les yeux vairons, un oeil bleu, l'autre doré. La plupart sont sourds, comme tous les chats blancs. Notamment du côté de l'oeil bleu.
Le turc de Van le plus connu, blanc avec la casquette et la queue rousses, qui se reproduit avec parcimonie a disparu de la région depuis 25 ans. On ne le voit plus qu'en Europe et aux Etats Unis.
Une autre surprise attendait notre reporter en Turquie. Il s'est rendu compte qu'il y avait aussi des chats à type européen. Des tigrés, des noirs, des rouquins.
De braves chats de gouttière qui laissent penser que les chats d'Egypte, d'Afrique du Nord et de Syrie sont parvenus jusque là et se sont accouplés avec des angoras. Les chats du soleil se sont mélangés avec grâce, parce que l'homme en se déplaçant les a entrainé à sa suite.
L'angora turc, comme son nom l'indique, est originaire d'Angora, aujourd'hui Ankara.
On peut croiser l'angora turc aussi bien dans les ruelles et sur les quais d'Istambul qu'à Ankara.
Voyageant en compagnie humaine à bord d'une carriole menée par un boeuf  ou un cheval.
Les amoureux du chat du soleil garderont une vision difficile à oublier. 
Alors, à quand votre escapade du côté de la Turquie ?

Approcher les chats libres de Turquie et de Grêce demande patience et discrétion.
En attendant vos prochaines vacances du côté de ces pays fabuleux aux multiples paysages... vos compagnons, proches de vous, n'attendent qu'une seule chose : une caresse. Pour le plaisir de leur féline compagnie, ne vous en privez pas....

351176-copie-1.jpg

420873.jpg

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
H
telles sont les libertes chez nous , et vive ( NAÎTRE LIBRE)
Répondre
C
vite! que je file dans cette île à chats!...certes, nourrir les chats errants ds les villes ce n'est pas terrible mais dans les régions dont parle sonia cela me semble être une situation différente.bref,  j'aime énormément les chats; j'en ai trois; j'ai toujours eu des chats et en aurai toujours. là,  je viens d'en passer un à sarah, ma fille aînée, car il y a des souris chez elle! ça a l'air d'être efficace...mes chats sont trés calins et doux et restent aussi indépendants; je ne les enquiquine pas! j'envie leurs longues siestes...
Répondre
A
Le chat est un bel animal de compagnie. S'il a des maîtres chez qui se loger ou se nourrir, c'est bien.Mais trop de gens ont des chats, les laissent se reproduire et puis les laissent traîner dans la nature. Là, les chats sont livrés à eux-mêmes, détériorent les sacs poubelle, s'éloignent dans les champs et les bois et tuent les jeunes couvées de perdrix, de faisans, de petits oiseaux, ...C'est la bête noire des chasseurs.Moi, je suis pour qu'on limite volontairement le nombre des chats. Trop de chats livrés à eux-même, ce n'est pas bon. Les gens n'ont pas à nourrir les chats des autres.Désolée, Sonia, mais c'est ce que je pense!
Répondre
S
Coucou Monique,Normal que tu ais un avis différent... et tu n'as pas à être désolée.Un article ou un reportage laisse la porte ouverte à des pensées différentes.Et j'aprécie toujours autant tes commentaires.Lorsqu'on est différent ce n'est que plus riche dans les rapports que nous avons les uns envers les autres. Les pensées différentes font avancer les choses...Bisous