Carnet de bord d'Aurelien

Publié le par sonja

Un jour, je me suis amusée à demarrer un carnet de bord sur Aurélien. Ce petit indien de petit fils...
Des pages au fil de mes contacts avec lui. Mais que j'ai un peu rendu "bonne humeur".
Je fais parler Aurélien... du moins, mon imagination s'amuse parfois à faire réagir des personnages.
Fictifs ou pas.
Voici des extraits...

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On m'appelle Aurélien.
Non ! Je suis Aurélien. Il a fallu que je m'habitue à mon prénom. Mais cela ne s'est pas fait tout seul. Et bien oui, c'est qu'on ne m'a pas tout de suite dit que c'est ainsi que je me nommais. Les adultes sont incorrigibles. Je suis passé de "titou" à "grenouille", et puis "gratounet" sans oublier "pitchoun". Je sais bien qu'ils ne s'arrêteront pas là... Ils vont tout oser.
Ils en profitent parce que je suis un bébé et que je ne maitrise pas encore leur langage. D'ailleurs, parfois je trouve leur langue d'un barbare... Ils ne se rendent pas compte que je ne comprends pas encore ce qu'ils me disent. J'ai ma petite vengeance. Eux non plus n'arrivent pas à saisir ce que je veux dire. J'embrouille leurs idées, ainsi que leur faculté de compréhension. Pour la toute petite chose que je suis, je suis fort.
Il ne faut surtout pas qu'ils s'imaginent que je lacherais prise sans me battre...

Comment ai-je démarré dans la vie ? Cela a été un peu difficile, croyez-moi.
On voulait absolument que je sorte du ventre de ma mère. La dernière demi-heure fut terrible. En plus de cela, il y avait foule dans la salle de "travail", comme ils disent. Au départ il n'y avait que la sage femme et ma grand-mère. Puis une infirmière est venue s'ajouter. Elle  voulait assister à l'accouchement. A mon arrivée quoi !
Un interne est venu lorsque la sage femme a commencé à paniquer. J'étais pourtant bien dans le ventre de ma maman, moi... C'est alors qu'ont débarqué deux artistes de la maternité, qui se sont mis à hurler des ordres. A la sage femme, qui, soit dit en passant était outrée par le manque de précaution évidente du medecin qui n'avait pas mis les gants chirurgicaux. Ce que lui a fait remarquer la sage femme. Venir me chercher sans gants, quelle drole d'idée. Quand à l'autre accoucheur, il croyait qu'en hurlant et en appuyant sur le ventre de ma maman cela allait changer quelque chose. De vrais sauvages ces deux là...
On a même demandé à ma grand mère de quitter la salle. Mais elle a fait sa forte tête. Elle voulait savoir ce qu'ils allaient faire.
Ces droles de medecins n'ont pas été les seuls à s'emporter. Je ne vous dis pas après ma naissance, les reflexions qui ont été faites à ma maman.
Bon, j'en ai eu marre de tout ce tintamarre, alors j'ai fait une sortie très apréciée par maman et mamie.
J'ai senti leur soulagement. Je crois bien que mamie avait envie de frapper quelqu'un vu le regard noir qu'elle a jeté aux deux medecins. Je n'ai pas trop compris pourquoi... Avec les adultes c'est toujours comme ça.
On ne comprend pas tout. Mais vous croyez qu'ils  vous expliquent ?
Non, pas du tout. Ils ont pleins de secrets. Et nous on attend, on allonge nos oreilles, on veut comprendre.
Mais on est trop petits, jusqu'à longtemps...
Ce que j'ai trouvé génial à l'hopital, c'est d'être couché à côté de maman. J'entendais sa voix toute la journée. Elle riait aussi, beaucoup, avec sa  voisine de chambrée.
Je n'avais jamais reçu autant de calins avant de naitre. C'est bon d'être dans les bras de maman. Elle me disait des choses extraordinnaires. Mais je ne les répêterais pas. C'est notre secret !
Et puis j'ai reçu des visites. Beaucoup de visites, pendant cette semaine là. Ils croyaient que je dormais, mais j'entendais tout ce qu'ils disaient.
Ce que j'ai préféré dans ces allées et venues ? Les cadeaux, bien sur !
C'est là également que j'ai fais la connaissance avec tati Séverine. Elle est très jolie. Sa voix est douce.
Mes cousins ont de bonnes bouilles. Ils me font bien rire. J'aime les avoir autour de moi. Ils me disent énormément de choses. lls veulent aussi jouer avec moi. Heureusement, les grandes personnes leurs demandent d'être patients. Ouf !
Mais vous verrez mes cocos, dès que je pourrais courir...

Ah ! on quitte l'hopital pour aller habiter chez ma grand-mère. C'est sympa chez elle. Un peu trop petit peut-être. Bon, je ne vais pas commencer à avoir des exigences. J'attendrais quelques mois...
Je suis bien dans mon couffin tout blanc. Avec de la dentelle partout.
Ici c'est la sécurité et il y a moins de bruit qu'à la maternité. C'est un autre train de vie. Je me laisse couler au rythme de mes biberons et de mes nuits.
Maman n'est pas encore rassurée lorsqu'elle me déshabille, ou qu'elle me change. Quand à la séance baignoire, cela a été affreux au debut. J'ai un peu bu la tasse quelquefois. Pourtant, maman avait des gestes doux et pas très energiques. Mamie elle, c'était tout le contraire. Ca ne trainait pas. Ca ne rigolait pas. Il fallait que cela tourne rapidement. Moi je préférais le calme de ma maman. Mais comme on ne me demandait jamais mon avis...
J'ai été très admiré. Il parait que je suis le plus beau. Je pense qu'ils ont raison car ils n'arrêtent pas de me le répêter. Je crois que je fatigue beaucoup maman. C'est qu'au fur et à mesure j'ai grossi, j'ai grandi... et mes exigences se sont faites plus tendencieuses.
C'est chouette lorsque maman me prend dans ses  bras et qu' elle me console de mon chagrin. Maman et grand-mère s'imaginent que je suis devenu un excellent comédien. Porutant, c'est vrai qu'il m'est arrivé d'avoir mal au ventre ou à la tête. 
J'étais toujours propre, mais on peut aussi pleurer parce qu'on a envie de  bisous. Vous ne croyez pas ?
Est-ce qu'on m'a dit que c'était interdit ?

Tiens, aujourd'hui on m'a apporté un grand lit. Il y a des  barreaux partout. J'ai cru un instant qu'on m'avait mis en cage. Il parait que j'ai encore pris des centimètres. Je me sens bien et le matelas est génial. On m'a calé entre ses deux bosses. J'ai quelques animaux comme copains pour mes jours et  mes nuits. 
Je ne bouge pas trop encore, mais je regarde et j'attends de pouvoir jeter mes jouets parterre. Il parait que les grandes personnes aiment ramasser et  ranger les jouets de leurs enfants.
Parfois on me demande de sourire ou d'attraper des choses. On vient aussi fouiller dans ma bouche pour savoir si j'ai une dent. On veut que je m'assois, que je me tienne debout. Dans mon  bain on voudrait que je fasse déjà des vagues. Ils ne sont pas possibles. Encore un peu et ils vont me demander de parler "anglais".
Je veux bien sourire, si ça leur fait plaisir... Je sais très bien pleurer. Alors, c'est ce que je vais faire le plus. Ils seront ravis. Là je suis imbattable.
Il m'arrive de rejeter mon  biberon en pleine nuit. Ce n'est pas rigolo car maman est obligée de me déshabiller et de me baigner. Ce qui m'amuse par la suite, c'est qu'elle se met à faire le ménage du lit, et du sol. A des heures qui dépassent l'entendement. Grand-mère et moi on la regarde, en attendant que mon lit soit propre. C'est du sérieux croyez-moi cette demi-heure là ! Ensuite, maman doit me bercer ou chanter quelque chose pour m'endormir. Quelle pause agréable. Je peux voir maman à toute heure du jour et de la nuit. C'est d'un chic ! Mais je ne vous dit pas la tête de maman...

Avec maman, nous allons régulièrement chez les cousins. C'est ma balade préférée. Tout le monde s'occupe de moi. La première fois que j'ai entendu la voix de tonton Patrice, j'ai eu un peu peur. Pourtant, j'aime cette voix. Mes trois tontons ont eu un peu la crainte de me tenir entre leurs bras, les première fois.
Moi, j'étais bien. Ils sont forts, et j'ai confiance.
Il y a aussi Léo chez tati Séverine et tonton Patrice. C'est ce chien un peu rasemotte qui aime donner des coups de langue. J'ai envie de le caresser, mais les adultes ne m'y autorisent pas encore. Je ne sais pas pourquoi. Il me fait rire Léo, surtout lorsqu'il se met à courir derrière Clément ou Corentin, mes cousins.
C'est une concurrence serrée entre mes trois cousins. Surtout lorsque Camille me garde sur lui. Ils veulent tous me prendre dans leurs bras. J'ai un succès fou. Ma tati Séverine m'endort quelquefois, tout contre elle. Elle sent bon, et c'est chouette. 
Chez ma tati et mon tonton, je ne m'ennuie jamais. C'est que mes cousins en mettent de l'ambiance. J'ai hâte de pouvoir courir avec eux.
Tonton David je le vois bien moins, mais il est très sympa avec moi. Il me parle beaucoup, mais je ne peux toujours pas parler. Tout juste gazouiller... comme ils disent. Lorsqu'il debarque avec tati Sara, elle aussi voudrait que je lui parle.
Croyez moi, des fois c'est fatiguant, tous ces gens qui vous admirent...
Tien, on dirait que tonton David voudrait avoir un bébé à lui, depuis un certain temps. J'espère qu'il y réfléchira à deux fois... moi je veux rester l'unique dernier pendant encore très longtemps !
Oui, vous comprenez, ensuite, tous les sourires ne seront pas que pour moi. 
Ce serait trop injuste !

Le temps passe très vite. Maman et grand-mère semblent très fatiguées. Ce n'est pas à cause de moi evidemment. Sinon, elle ne me ferait pas autant de sourires. Elles ne m'emmèneraient pas en promenade, ou chez les cousins.
Elles ont tout de même mauvaise mine. Elles devraient se reposer un peu plus au lieu de s'agiter autant, autour de moi. Je n'en demandais pas tant... 
Lorsque je pleure ou que je grogne, c'est à cause de mes futures dents, ou parce qu'on ne réchauffe pas assez vite mes repas. Depuis que je mange à la cuillère, je trouve que le service laisse à désirer. Il y a des choses que je n'aime pas particulièrement. Alors, quand on insiste, forcement, je finis par faire des  bulles.
Maman se met un peu en colère. Je me demande bien pourquoi ?

Aujourd'hui on va faire une très grande promenade.
Depuis hier soir maman n'arrête pas de remplir des sacs de voyage. De préparer des tas d'affaires. Quel bazard !
J'aime faire de grands tours en voiture. Le problème c'est que je n'ai pas tellement le temps d'observer la nature. Je m'endors très vite dès que l'on roule.
Tonton vient d'arriver. Oh ! il demonte mon lit. C'est donc qu'on deménage. J'étais pourtant très bien dans cette maison. Bon, je ne vais pas discuter avec les adultes. Ils ont de drôles de réactions si on n'y prend garde.
Tout le monde a pris son repas. Prêt pour le voyage !
Tonton Marc a bourré sa voiture. Je me demande bien où est-ce qu'ils vont pouvoir me ranger à mon tour...
Je m'attends à tout, surtout lorsqu'ils ne demandent pas mon avis...
Ma mamie semble très contente de me voir partir. Elle n'arrêtait pas de me faire des  bisous. Mais moi j'en avais assez. Trop c'est trop !
Et voilà, je me suis endormi. Je suis deçu.
On m'a amené dans une autre maison.
Oh ! Super ! Elle est très grande. C'est la classe ! 
Quel accueil ! Tati Cécilia, mes cousines Manon et Amandine m'attendaient. Fin de la promenade et je suis en pleine forme. Tien, ce n'est pas le cas de maman et de tonton Marc.
Moi je suis très satisfait de faire une halte ici à Pierrelatte. Il parait que c'est loin de Roanne.
Tonton est en train de monter mon lit. C'est dans cette chambre que je dormirais ce soir. Maman ne cesse  pas de parler avec sa soeur. Une vraie pie. Tata Cécilia est ravie de nous avoir. Cela se voit.
Grand-mère vient de téléphoner pour savoir si on est bien arrivés. On me la passe. Ils sont bien gentils, mais je ne sais pas ce que je pourrais lui dire. J'entends sa voix. Elle me dit plein de choses.
Silence... j'attendrais mon retour pour lui raconter notre fugue de la journée.
Les jours passent et j'ai comme l'impression que nous allons definitivement nous installer ici. C'est trop cool !
Ma cousine Manon est sans cesse autour de moi. Tati aussi d'ailleurs.
Tonton m'a semblé un peu timide au debut... mais c'est lui qui m'amuse le plus. Je crois  bien qu'il dit aussi des  bétises. Des petites, bien sur. Il me promène également dans ma chaise haute. Certains soirs, il m'endort. Il me fait rire avec sa voix. Il m'a présenté "Mistigri", la minette de la maison.
Dans cette maison, ma chaise va jusqu'au bout du couloir, les chambres, la salle de bain, et même sur la terrasse. Un vrai palace ! 
Je suis dans une chambre avec maman. C'es Manon qui nous a prêté la sienne. Elle nous a fait egalement une place dans son armoire. Je sens que je vais vraiment me plaire ici.
C'est vrai que ma mamie m'a un peu manqué, mais maintenant je me suis habitué. Et puis, tous les samedis et dimanche on lui téléphone. Je n'ai pas envie de lui parler, mais j'aime bien lorsqu'on me donne le téléphone. Je joue avec les boutons. Et je fais disparaitre la voix de mamie... c'est trop marrant !
C'est ici que j'ai fait mes autres dents. Je suis arrivé avec deux.
Je n'ai pas changé. Ici aussi je fais des cauchemars. Je réveille la maisonnée lorsque tout le monde dort profondemment. Pas de quoi s'affoler.
Dans la journée je suis très exigeant disent-ils.
Moi je ne trouve pas. Si je ne suis pas content, je le manifeste. Et puis c'est ma maman à moi. Je n'aime pas trop lorsqu'elle passe plus de temps avec les autres qu'avec moi. Elle s'ennuit de toute façon, si je ne lui donne pas autant de travail et d'occupations. Lorsqu'elle est au téléphone, là aussi je ne suis pas son unique attention. Ca m'énerve ! Donc, je le lui dis.
Je suis capricieux ? Chacun son tour...
On m'en a appris des tours ici. J'ai eu droit à des gentillesses de toutes sortes. Manon aide maman lorsqu'elle doit s'occuper de moi. Cette cousine, elle me faisait rire aux éclats.
Un jour, j'ai même pris mon bain avec elle. On a mouillé presque toute la salle de bain.
Maman et tati Cécilia riaient. On nous a pris en photo. J'espère que les éclaboussures d'eau se verront sur la photo.
Maintenant, dès que je suis dans la baignoire, je me mets sur le ventre et je nage. Le seul problème c'est que l'eau ne me recouvre même pas les fesses.
Comment voulez vous que j'apprenne à faire le crowl ? Voilà bien une idée d'adulte.

Maintenant on veut que je marche.
Lorsque je suis arrivé ici, on m'a introduit dans ce qu'ils appellent, un "youpala".
J'en ai fait des courses. C'était génial. Mais un jour j'ai cassé la belle plante de tati et on a commencé à avoir peur que je ne démolisse la maison et ma tête. Qui a dit que je voulais faire ça ?
Je refuse de faire mes premiers pas. Cela leur apprendra à me priver de mon jouer préféré.
Sur le sol, lorsqu'on me pose sur la couverture, ils s'imaginaient que j'allais rester prisonnier de cette petite surface. Moi, j'ai besoin d'espace.
Voici qu'il y a plein de choses à decouvrir dans ce salon. Sous le bureau de tonton, il y a des CD, des tiroirs, des boutons, des fils... et puis ma tante range des journeaux et des livres dans un meuble qui s'ouvre facilement. Sous la télé, il y a de chouettes petits objets garnitures. Puis encore des portes et des tiroirs partout. 
Ils ne  veulent pas que j'explore... Je ne comprends pas cet entêtement de leur part.
Il m'arrive de danser si on met une musique entrainante.
Ils aiment que je fasse des grimaces. Là, je leur fait plaisir.
Maintenant, ils voudraient que je dise des mots. Il me faut le temps de la reflexion. Je voudrais tout de même choisir ma langue. On ne peut pas ? Tant pis !
Il n'empêche qu'il me faut du temps. Là j'emmagasine. Mon ordinnateur mental tourne plein pot.
Je ne suis né qu'il y a 11 mois. Mais croyez moi, je vais un jour, vous etonner.

Cela bouge de nouveau, depuis quelques jours, côté bagage. Je crois qu'on se prépare à une autre évasion.
C'est le branle bas de combat. Encore les sacs de voyage...
J'étais très bien ici, et il faut qu'on reparte. C'est une vraie manie. On devrait acheter une roulotte, ce serait plus pratique. On ne serait pas obligé de vider et de remplir les armoires et les placards.
Les adultes ne font pas dans le simple...
Je me demande  bien chez qui nous allons cette fois-ci.

Me voici de retour dans ma maison de poupée, après un long parcours en voiture.
J'ai un peu fait ma comédie en cours de route. Je voulais faire une pause. Tonton s'est donc arrêté. Maman s'est occupée de moi. Ce qui n'était pas désagréable.
Je me suis réveillé sous le balcon de notre petite maison. Quel depaysement ! J'ai ouvert mes yeux dès les portes de la voiture ouvertes. Maman m'a planté trois brins d'une fleur à clochettes, blanches. Pas tout à fait réveillé, mais j'ai consenti à les donner à mamie qui nous attendait sur le pas de la porte. J'ai un peu résisté pour les lui remettre. Je croyais que la fleur du premier mai m'appartenait.
Ce n'est pas grave, mamie nous a accueilli avec un grand sourire. Aussitôt j'ai changé de bras. Je lui ai offert mon sourire le plus enjoleur.
Normal, elle me passe presque tous mes caprices. Il faut que je la ménage.
Nous voilà donc installés dans nos habitudes. Nous sommes un peu à l'etroit, mais on se marre  bien.
Mamie me permet des tas de coquineries. Surtout lorsque maman a le dos tourné.
Tonton David  est très gentil. Ils nous a offert un ordinnateur sur lequel maman joue avec des boules lumineuses, qui montent et descendent. Il y a aussi un joli dessin animé que parfois maman me laisse regarder. C'est que mamie n'a pas de télé.

Vous ne pouvez pas vous imaginer combien le temps est long dans une seule journée. Les adultes ne se rendent pas compte des difficultés que nous avons à essayer de meubler notre espace, nous les bébés. C'est vrai quoi !
Maman s'amuse beaucoup avec moi, dans la journée. Et même les nuits d'ailleurs. Elle se réveille en même temps que moi. Je me demande même si elle dort, car dès que j'ouvre mes yeux, même si c'est à deux heures du matin, elle est là. Des fois, elle râle, mais aussitôt elle s'occupe de moi. 
Jouer après minuit, c'est le top ! Vous devriez essayer
Mon premier repas debute autour des 7 heures. Le temps de digérer les bulles qui se posent dans mon estomac, et c'est le grand plongeon dans la baignoire. Maman aimerait bien que je m'endorme après le petit dejeuner, mais je résiste. Moi, je veux qu'on s'interesse à moi. 
Mais c'est fatiguant d'occuper les adultes. Sans moi, maman s'ennuirait.
Elle s'occupe de me préparer mes repas. Fait la lessive. Un peu de ménage.
L'etendage est toujours plein. Elles doivent énormément se salir, elle et mamie.
L'heure de la sieste, c'est terrible. Je n'aime pas trop. Avec un peu de bonne volonté, je m'y plie. A condition qu'on me balade sur ma chaise à roulettes. On arrive à m'avoir avec cette méthode particulière. Je dois avouer que c'est délicieux.

Un jour, on m'a offert un parc. Tout autour il y a un filet. Je me sens un peu à l'étroit. On m'y met dedans, et puis debrouille toi. C'est pas toujours cool. Malgré tout j'ai appris à courir, à me tenir debout, sans m'agripper autour du parc.
Il  m'arrive de tomber lourdement sur la plateforme, de ce parc à bestiaux comme le dit grand-mère.
Je me demande bien ce qu'elle veut dire...
On me met plein de jouets, que j'envois aussitot au sol. Avec le peu de place que j'ai, voilà qu'on y ajoute des choses. Je fais des courses mémorables, qui me font énormément rire. C'est tout de même petit.
J'y vais de mes larmes, lorsqu'on oublie que j'existe. Mamie ne me laisse pas très longtemps avec mon chagrin. Elle compatit. J'en abuse, bien sur. Mais je ne vais pas le lui dire. 
On peut tout faire croire aux mamies.
Maman se fache lorsqu'elle cède trop facilement à mes demandes...
C'est à désespérer des adultes.

Bon, je crois  bien que vous n'en saurez pas plus sur la suite. 
J'ai quatre ans maintenant, et toute mon histoire jusqu'ici, elle est bien gardé sur le cahier de mamie.
Mais peut être qu'un jour, elle vous racontera la suite...

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En confidence... les photos, ce n'est pas moi. Mamie, elle triche des fois...

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H
quand j'ai lu ce texte sur mon ami l indien j'ai vite eu ma pensée pour le gaya , le gaya qui a le même age que lui mais avec un bras cassé..........
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A
Très amusant cette petite vie racontée par l'enfant lui-même.C'est vrai qu'ils doivent y perdre leur latin les mômes avec la vie trépidente que l'on mène à côté d'eux afin d'être à leurs petits soins.Ah, la mamie Sonia, (en regardant tes notes plus tard), je m'en souviens. Qu'est-ce que j'ai pu la "faire tourner en bourrique" ! Mais, qu'est-ce qu'elle était gentille !!!!
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